Le biais de réactance, c’est un biais qui pousse inconsciemment à faire ou croire l’inverse de ce qu’on nous dit, pour affirmer notre libre-arbitre qu’on croit menacé. Ainsi des messages persuasifs ou coercitifs peuvent avoir l’effet inverse de celui recherché. C’est par exemple réagir aux injonctions à faire du vélo en prenant sa voiture pour aller chercher le pain, réagir au discours d’un végétarien en allant manger un steak, vouloir sortir parce qu’on nous a dit de rester enfermés, ou faire une bêtise juste parce qu’on nous a dit de ne pas la faire.
Ici, on part de l’hypothèse que ce biais pourrait être déclenché par un message trop éloigné de nos propres croyances ou intentions. Comme on ne peut pas l’entendre, on renforce notre propre opinion. L’idée est de montrer qu’en y allant progressivement, en partant de messages plus faciles à entendre, on arrivera plus facilement à persuader des personnes qui sont pour l’instant très opposées au message. Par exemple, on commencera par un challenge mobilité mensuel, proposer d’abandonner la voiture pour certains trajets les plus courts, pour mettre un “pied dans la porte“, avant d’essayer d’exiger d’aller au travail en vélo tous les jours.
Dans le modèle, vous pouvez choisir l’opinion initiale moyenne de la population (sur un continuum) ainsi que l’opinion diffusée par un “messager”, dont le but est de convaincre un maximum de citoyens. Vous pourrez activer ou désactiver le biais de réactance. Vous verrez qu’avec un message trop radical, les citoyens s’opposent, alors qu’avec un message plus progressif, le nombre de convaincus est plus élevé.
Une nouvelle version du modèle permet de jouer aussi sur le partage d’opinion entre les citoyens, et d’interrompre ou reprendre la diffusion du message. La simulation s’arrête automatiquement quand le message n’a plus d’effet.